Discours et paradigmes : la pensée antique et son autre

Domaine 1

Discours et paradigmes : la pensée antique et son autre 

Responsable : Jérôme Lagouanère

La pensée antique, prise ici au sens large des discours philosophiques, littéraires et théologiques produits durant l’Antiquité grecque, romaine, juive et chrétienne, sera abordée comme paradigme, au sens de Th. S. Kuhn d’« ensemble de croyances, de valeurs reconnues et de techniques qui sont communes aux membres d’un groupe donné ». Il s’agira, dans une démarche diachronique d’archéologie conceptuelle, de confronter ce paradigme antique à d’autres systèmes de pensée et d’autres « épistémés » (M. Foucault), afin de saisir les continuités et ruptures tant dans les pratiques discursives que les concepts opératoires. Cette approche d’archéologie du concept s’opérera selon une méthodologie déjà éprouvée de confrontation des périodes historiques et des disciplines, au premier rang desquelles la philosophie, la littérature, la théologie et la psychanalyse.

Le travail prendra la forme d’un séminaire, ouvert à tous les enseignants-chercheurs et aux étudiants de Master et de Doctorat, dont les séances, une fois tous les deux mois (octobre, décembre, février, avril), confronteront un spécialiste de l’Antiquité à un spécialiste d’une autre période historique ou « épistémé ». Journées d’étude et colloques viendront compléter ce dispositif méthodologique en proposant une approche synthétique des questions traitées. Un partenariat avec l’équipe SPH (EA4574) des Universités Bordeaux 1 et Bordeaux-Montaigne est envisagé pour leur organisation.

Une première série abordera la question des paradigmes philosophiques du corps : il s’agira de confronter les discours philosophiques et théologiques antiques sur le corps (Platon et la tradition platonicienne, matérialismes antiques, judaïsme, christianisme etc.) aux discours philosophiques médiévaux, modernes et contemporains, afin d’interroger continuités et ruptures dans la représentation du sujet au monde et à l’autre qui se joue dans le rapport que tisse le je à son corps propre.